Méthode de lutte contre la propagation de jacinthe d’eau

Méthode de lutte contre la propagation de jacinthe d’eau

La multiplication se fait par pieds émis à la base des feuilles. De ces pieds poussent des racines et les plantes filles sont reliées à la plante mère par une petite tige rampante appelée stolon. Il se forme ainsi une colonie de jacinthes d’eau. Cette aptitude confère à la jacinthe le premier rang parmi les herbes aquatiques nuisibles.

Les dégâts de la prolifération de la jacinthe d’eau sont multiples. Les menaces peuvent se manifester comme suit :

  • obstruction des voies d’eau empêchant la navigation ;
  • les difficultés de colonisation des lacs et des mares;
  • blocage de la luminosité par le rideau superficiel, fatal aux phytoplanctons, aux zooplanctons et aux poissons ;
  • propagation des moustiques due à la réduction de la vitesse d’écoulement de l’eau, favorisant le processus de de ponte et la multiplication des moustiques.

Il existe 5 types de mode de gestion pour réduire la prolifération de cette plante. En l’occurrence, il s’agit de : l’arrachage manuel, de la lutte mécanique, chimique ou biologique, et surtout, de la valorisation ou de l’utilisation.

a) Arrachage manuel
Cette technique permet seulement de limiter la prolifération de la plante pendant une certaine période sans pouvoir l’exterminer de son site d’implantation. Cette méthode nécessite des mains d’œuvre considérables, donc un besoin de grand  investissement. Ainsi, la pratique de cette méthode est risquée pour les travailleurs (Dagno, 1987). Le contrôle manuel est possible au niveau des endroits faciles d’accès et peu profonds tels que les canaux d’irrigation, les drains et les fossés. La période favorable pour la lutte manuelle est la saison sèche.

b) Lutte mécanique
Dans ce deuxième type de technique, on emploie des équipements lourds pour la collecte des plants dans l’eau, accompagnée de leur transfert sur les berges et leur acheminement vers un centre de traitement des déchets. Néanmoins, plusieurs pays ne disposent pas de suffisamment d’investissements pour se faire procurer ces machines. Par ailleurs, elle contribue à la dispersion de la
Jacinthe d’eau à travers les fragments de la plante délaissés dans l’eau après le ramassage. Enfin, ces engins sont difficiles à utiliser au niveau des eaux profondes (Harley et al. 1997).

c) Lutte chimique
Les herbicides paraissent efficaces pour lutter contre la jacinthe d’eau. Ils sont parfois répandus par voie aérienne lorsque les herbiers sont étendus sur de grandes surfaces. Cette méthode lutte présente des inconvénients telle que la destruction de l’écosystème aquatique ; mais les résidus des herbicides provoquent aussi des effets nocifs à l’environnement et nuisibles à la santé de la population (Harley et al. 1997).

d) Lutte biologique
La lutte biologique consiste en l’utilisation des organismes vivants ainsi que de leurs produits pour empêcher ou réduire les pertes ou dommages causés par les organismes nuisibles. La lutte biologique contre les mauvaises herbes est axée sur l’utilisation d’ennemis naturels de l’hôte, de façon à réduire la population à des limites où il ne provoque pas de dégâts économiques. Pour le contrôle biologique des infestations de jacinthe d’eau, plusieurs possibilités ont été étudiées. Une centaine d’espèces d’insectes comprenant des Lépidoptères, Coléoptères, Hémiptères, Dermaptères et Orthoptères a été relevée sur la jacinthe (Gopal, 1987).
Parmi celles-ci, une douzaine s’est révélée capable de provoquer d’importants dommages foliaires dont cinq ont été utilisés avec succès dans la lutte biologique contre la jacinthe. Les poissons herbivores tels que la carpe chinoise, Ctenopharyngo idella, ainsi que les carpes Tilapia melanopleura et T. mossambicase se nourrissent de la jacinthe. Enfin, plusieurs microorganismes pathogènes sont capables d’induire d’importantes lésions foliaires conduisant à la mort de la plante.

e) Valorisation et utilisation
Les techniques préconisées pour lutter contre la pollution causée par la jacinthe d’eau évoquées précédemment ne visent pas à supprimer mais à réduire les effets néfastes de la jacinthe d’eau sur l’environnement pour l’homme. Aussi jugerions-nous que la dernière qui consiste à transformer les menaces en opportunités semble la mieux adaptée.
Cette méthode est récente. D’ailleurs, plusieurs tentatives de valorisation à ce sujet sont actuellement en cours d’expérimentation. La jacinthe d’eau est susceptible de trouver plusieurs applications étant donné sa possession de tissu fibreux composé de plus de 95 % d’eau. En effet, cette plante peut être utilisée pour :

  • Fabrication de meubles
  • Fabrication des fils et des cordes
  • Production de biogaz
  • Confection des paniers

Source : http://biblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/rakotondramananaAndryTH_ENS_CPN_15.pdf

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